Au royaume des fourmis et de l'infime : mon paradis

Publié le 10 Juin 2019

Bambou ma chatte noire sans queue, Léo mon chat à trois pattes, mes fourmis, un cloporte voyageur, désolé mon mille pattes était en voyage

Bambou ma chatte noire sans queue, Léo mon chat à trois pattes, mes fourmis, un cloporte voyageur, désolé mon mille pattes était en voyage

Dans mon quelques mètres carrés de terre sauvage vit un micro univers où chaque matin je promène ma vie, mon pas et mon âme. Là, dans ce périmètre dérisoire, je cultive encore un espace sans pesticides. C'est la jachère du béton, ici persistent encore les quelques miettes de liberté et de droit à survivre que je côtoie avec une application attentive, parfois maladroite ; ne rien blesser, ne rien tuer est un défi, pas toujours gagné. Parfois une petite bête s'évade de ce monde et vient chez moi se mettre en danger, courir sur un évier ou un fond de baignoire. Je suis le Zorro des causes perdues, avec une infinie minutie, je joue les dompteurs de fourmis ou d'araignées, les contraignant à monter sur des morceaux de papier que je transforme en tapis volants pour les ramener chez elles. Parfois, une araignée qui ne saisit rien de mon projet salvateur, risque l'évasion et se jette dans le vide, joue les Spiderman suspendue à son fil de soie, alors qu'un mille-pattes nous regarde passer. Mon chat en rit. Il me croit fou ! Voir son maître tenir en laisse une minuscule bestiole pour l'emmener en promenade, ce n'est pas sérieux !

Pourtant, que pourrait-il y avoir de plus sérieux ?

La vie, notre vie, ne tient qu'à un fil tenu, ne sommes-nous pas partie intégrante du peuple de la vie ?

Peut-être suis-je fou ! Je pleure aux chiens morts et aux chats écrasés sur le bas-côté de la route, je pleure à voir les enfants affamés, je demande pardon à la vie pour tous ces meurtres silencieux.

Nous ne sommes qu'un.

Toute douleur me blesse.

À détruire l'univers, c'est l'avenir que nous assassinons, aucun geste n'est infime.

Rédigé par JMS

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